Alexandre BONNET-TERRILE
« On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans. Et pourtant !... lisons ce poète parisien, né à la fin mai 1999, actuellement élève de terminale littéraire au lycée Lavoisier », écrivions-nous en 2017, alors qu’Alexandre venait de nous adresser des poèmes, dont sept, sa première publication, parurent dans la revue Les Hommes sans Épaules n°43, en 2017. Les poèmes d’Alexandre montrent dans leur mélancolie sobre et active une réelle maîtrise de la voix, de l’observation et de l’émotion. Poète et auteur bilingue (français et italien), Alexandre nous dit : « La poésie sera dorénavant pour moi une affaire de scansion plus que de mots. Le rythme fera le sens. »
Christophe DAUPHIN
(Revue Les Hommes sans Epaules).
A lire : Les numérotés (Le Castor astral, 2018) prix Découverte Apollinaire 2018, Via Boston (Le Castor astral, 2020).
Poème 1111
C’est peu de goût les souvenirs
Me font entier
Frappé d’angoisse
Je les perdrais sans le savoir
Me taisent en chœur
Me périssent dans les yeux
Larges baisers du temps sur une autre terre
Où je leur existe seul
Autrefois
Alexandre BONNET-TERRILE
(in Les Hommes sans Epaules n°43, 2017).
Poème 0000
Que la réponse à la question soit vive
En guise de quelqu’un
On s’efface derrière
Ne pense plus ne peut
Chercher encore aujourd’hui
Des crânes sous les masques
Et voir aux angles d’une chambre
Des années successives
Mais la passion n’est qu’un petit sou de cuivre
Sent le fossile
Casse les canines
Ecrite sur la pénombre brille mal
Décidément
Rien ne naît
Alexandre BONNET-TERRILE
(in Les Hommes sans Epaules n°43, 2017).